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Le jade dans tous ses états au musée Guimet

5 décembre 2016

Fascinant, éternel, mythique, symbole impérial, le jade est une pierre investie d’une myriade de significations culturelles et cultuelles.

Fascinant, éternel, mythique, symbole impérial, le jade est une pierre investie d’une myriade de significations culturelles et cultuelles. Confucius lui-même lui assignait une certaine réputation, louant ses multiples vertus : « image de la bonté parce que doux au toucher, onctueux ; de la prudence parce que […] solide ; de la musique, parce que par la percussion on en tire des sons clairs et prolongés ; de la sincérité parce que son éclat n’est pas voilé par ses défauts ni ses défauts par son éclat ».

Le musée Guimet retrace actuellement l’histoire de cette pierre. Travaillé en Chine dès le cinquième millénaire avant notre ère, le jade est un silicate d’alumine et de chaux. Opaque ou translucide, sa palette varie du blanc au brun, en passant par le turquoise ou le vert pur de la jadéite, dû à la présence de chrome.

Des empereurs à l’art déco : une pierre aux multiples facettes

Les dynasties successives Ming et Qing marquent l’âge d’or de l’artisanat du jade, dès lors associé au pouvoir absolu du souverain. Au XVIIIe siècle, les Européens se prennent de passion pour cette pierre si particulière. Les monarques français la font alors entrer dans les collections royales.

C’est au Second Empire que le goût des jades se démocratise. L’impératrice Eugénie rassemble sa collection dans son pavillon de Fontainebleau. L’exposition des arts industriels de 1863 participe au développement des objets et bijoux chinois, très appréciés des mécènes et bourgeois, friands de l’éclectisme en vogue.

Jade et joaillerie : l’accord parfait

Enfin, les joailliers Art Déco subliment les cercles et autres cabochons de jade chinois dans leurs créations épurées. La maison Cartier s’illustre de manière virtuose dans cette nouvelle mode minimaliste et graphique dans des pièces commandées par de riches élégantes, comme l’américaine Barbara Hutton, héritière des magasins Woolworth. Ainsi, pour son collier de vingt-sept boules de jadéite offert par son père, Cartier a créé un fermoir sobre serti de diamants et de rubis qui avive encore davantage l’éclat du jade impérial.

Les créateurs des années vingt et trente reprennent aussi des pièces chinoises délicatement sculptées pour les magnifier dans des bijoux animaliers ou floraux d’inspiration orientale. Ils créent aussi des pendules mystérieuses ou des nécessaires luxueux, rehaussés d’émail et de corail.

Depuis la Chine antique en passant par la Mésoamerique, la période Art Déco (Georges Fouquet, Cartier…) jusqu’à aujourd’hui (JAR, Buccellati…), le jade est l’allié parfait des créations joaillières. Qu’il soit jade néphrite ou jade jadéite, de couleur blanche, verte, lavande, noire ou rose, le jade ne cesse de captiver par sa matière pleine, sa force et sa puissance.

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